L’été, ce n’est pas forcément les vacances

Marion Tron
12 juil.
3 min de lecture

Fatigue mentale, anxiété de la rentrée et surcharge émotionnelle : comment apprivoiser cette période autrement ?

L’été est souvent vendu comme un temps de pause. Une parenthèse enchantée où tout devrait enfin s’apaiser.

Mais si vous vous reconnaissez dans cette sensation d’être plus tendu(e) qu’apaisé(e), plus fatigué(e) que ressourcé(e), sachez que vous n’êtes pas seul(e).

En consultation, je vois régulièrement des personnes arriver en septembre avec ce même constat : “Je n’ai pas réussi à me reposer”, “J’ai l’impression de ne pas avoir profité”, “Je me sens déjà épuisé(e) avant même d’avoir repris”.

L’été peut effectivement être une période paradoxale, où la promesse de détente rencontre parfois une réalité bien différente.

Ce que l’été révèle vraiment

Quand les rythmes habituels se relâchent, quand les routines disparaissent, quelque chose de plus profond peut remonter à la surface. C’est ce que j’observe quotidiennement :

- Une fatigue accumulée qui ne s’efface pas avec quelques nuits de sommeil supplémentaires

- Des tensions relationnelles qui explosent une fois “enfin tous ensemble”

- Un stress diffus lié à une rentrée qu’on n’arrive pas encore à envisager sereinement

- La charge mentale qui continue de tourner : organiser, prévoir, penser à tout et pour tout le monde

Ce n’est pas que vous êtes “trop sensible” ou “jamais content(e)”. C’est que cette période particulière vient parfois confronter des fragilités ou des épuisements que le rythme effréné du quotidien masquait.

Quand la science éclaire nos ressentis

Les psychologues néerlandais Ad Vingerhoets et Maaike van Huijgevoort ont identifié dès 2001 ce qu’ils appellent la “leisure sickness” ou “maladie des loisirs”. Quand le stress diminue pendant la phase de repos, le système immunitaire se met vraiment en marche et les symptômes de maladie, souvent imperceptibles en période de stress, se manifestent alors.

Ce phénomène révèle quelque chose d’essentiel : la leisure sickness met en évidence la nécessité d’une gestion efficace du stress et de stratégies d’auto-soin.

Au-delà de la dimension physique, j’observe cliniquement ce que j’appelle le “paradoxe du repos émotionnel” : quand on relâche la pression, tout ce qui était contenu - émotions, tensions, questionnements - peut remonter à la surface. C’est normal, et même nécessaire.

Des pistes concrètes pour naviguer différemment

1. Renoncer à l’été carte postale

Votre été a le droit d’être imparfait, fluctuant, parfois même difficile. Vous n’êtes pas obligé(e) de “profiter à fond” en permanence. Accorder du crédit à vos ressentis authentiques, c’est déjà un pas vers plus de sérénité.

2. Revenir à l’essentiel : votre respiration

Quand l’esprit s’emballe, le corps peut devenir un allié précieux. Un exercice que je propose souvent : la pause des trois souffles.

Inspirez calmement par le nez, expirez plus longuement par la bouche, comme un soupir discret. Portez attention à ce qui bouge : le ventre, la poitrine, les épaules. Répétez deux ou trois fois. C’est une vraie pause, accessible partout.

3. Accueillir sans juger

Vous vous sentez épuisé(e) ? Irrité(e) ? Anxieux(se) pour la rentrée ? Et si ces émotions n’étaient pas des problèmes à résoudre urgemment, mais simplement des signaux à écouter ?

Parfois, poser des mots sur ce qu’on ressent, prendre le temps de respirer ou venir en parler dans un cadre bienveillant peut déjà transformer l’expérience.

Si vous sentez que cette période remue quelque chose en vous, que vous avez besoin d’un espace pour démêler ce qui se joue, n’hésitez pas à vous faire accompagner.

En cabinet, je propose des séances adaptées à ce que vous traversez.

Merci de m’avoir lue, et prends soin de toi !

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À bientôt !